Transition en Guinée : le référendum constitutionnel fixé 21 septembre 2025

Les autorités de transition a annoncé, par un décret lu à la télévision nationale dans la soirée de ce mardi 1ᵉʳ avril 2025, que le référendum pour l’adoption d’une nouvelle Constitution en Guinée se tiendra le dimanche 21 septembre 2025. Cette consultation est présentée par les autorités actuelles comme une étape cruciale vers le retour à l’ordre constitutionnel.

Le général Mamadi Doumbouya, chef de la junte au pouvoir depuis le coup d’État du 05 septembre 2021, avait précédemment promis que 2025 serait une « année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel », sans toutefois préciser de calendrier. Il s’était engagé à annoncer la date du référendum durant le premier trimestre de l’année 2025. L’annonce de ce mardi intervient donc dans ce contexte.

Vers une candidature du général président ?

Des proches du général Doumbouya plaident pour sa candidature à la future élection présidentielle, bien que celui-ci ait affirmé à plusieurs reprises qu’il ne se présenterait pas. La « charte de transition » établie par la junte peu après le coup d’État stipule qu’aucun membre de la junte, du gouvernement ou des institutions républicaines ne peut se présenter aux élections.

L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait modifier les règles électorales en vigueur. En juillet 2024, la junte avait présenté un projet de nouvelle Constitution qui pourrait permettre au général Doumbouya de participer aux prochaines élections présidentielles.

L’avenir des partis politiques en suspens

Le régime militaire a entrepris une révision majeure des partis politiques en octobre 2024, jugeant que nombre d’entre eux n’étaient pas conformes aux réglementations en vigueur. En mars 2025, le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) a publié les résultats d’une évaluation des partis politiques, révélant des ajustements significatifs dans le paysage politique du pays. Sur les 211 partis évalués, 27 ont été dissous, 28 suspendus pour trois mois, 24 autorisés sous réserve de régularisation dans un délai de 45 jours, 4 placés sous observation, et 75 jugés conformes aux réglementations en vigueur.

Parmi les partis suspendus figurent des formations majeures telles que le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), le parti de l’ancien président Alpha Condé, et l’Union des Forces Républicaines (UFR), la formation politique de l’ancien Premier ministre Sidya Touré. L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo a été placée sous observation, notamment en raison de la non-tenue de son congrès dans les délais impartis.

Le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le Général Ibrahima Kalil Condé, a souligné l’importance pour les partis concernés de se conformer aux exigences légales pour assurer le bon déroulement de leurs activités politiques en Guinée.

L’annonce de la date du référendum intervient donc dans ce contexte politique tendu, marqué par des incertitudes quant aux intentions réelles de la junte et aux modalités du retour à un régime civil.

Nous vous recommandons aussi

La sélection de la rédaction

Guinée : le procès d’Aliou Bah de nouveau renvoyé

Ce mercredi 16 avril 2025, la Cour d’appel de Conakry devait examiner, pour la deuxième audience, le recours introduit par Aliou Bah, président du...

Tensions commerciales : la Chine presse Washington d’abandonner les « tarifs réciproques »

La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis continue de susciter des inquiétudes à l’échelle mondiale. Pékin a exhorté Washington à annuler ce...

Nos dernières publications

En vidéo

Selection de l'actu africaine