Trois ressortissants américains, condamnés à mort pour leur implication dans la tentative de coup d’État du 19 mai 2024 en République démocratique du Congo (RDC), ont été extraits de la prison militaire de Ndolo à Kinshasa ce mardi 08 avril 2025, avant d’être évacués vers les États-Unis. Ils y purgeront leurs peines commuées, selon les autorités congolaises.
« Condamnés à la peine de mort pour des faits hautement répréhensibles, en date du 27 janvier 2025, par la Cour Militaire de Gombe/Kinshasa, les prévenus Marcel Malanga Malu, Taylor Christa Thompson et Zalman Polun Benjamin Reben ont subi de la commutation de leurs peines respectives à la servitude pénale à perpétuité qu’ils purgeront dans leur pays d’origine, selon l’auditorat militaire général », a indiqué la présidence congolaise dans une note adressée aux médias.
Les services de l’ambassade des États-Unis d’Amérique à Kinshasa ont pris part à l’opération, « témoignant de la coopération bilatérale fonctionnelle entre les deux pays », précise la même source. Cette démarche s’inscrit, selon la présidence, dans une logique de « dynamique de renforcement de la diplomatie judiciaire et de la coopération internationale en matière de justice et de droits humains des deux pays ».
Une opération militaire avortée
Les trois Américains faisaient partie d’un commando d’environ quarante hommes, en majorité de nationalité congolaise, qui avait lancé une attaque spectaculaire contre la résidence de Vital Kamerhe, alors vice-premier ministre, aujourd’hui président de l’Assemblée nationale.
L’assaut s’était soldé par la mort de deux policiers affectés à la garde de Kamerhe. Après cette attaque, les assaillants avaient investi le Palais de la Nation, à proximité, qui abrite notamment des bureaux de la présidence.
Ils s’y étaient filmés, démontant le drapeau congolais pour brandir celui du Zaïre, ancien nom du pays sous le régime du maréchal Mobutu Sese Seko, et appelant à la fin du régime du président Félix Tshisekedi. Leur action a été brutalement interrompue par l’intervention de la garde républicaine, qui a neutralisé quatre assaillants, dont leur chef présumé, Christian Malanga, un Congolais établi aux États-Unis.
Libération du présumé cerveau de l’opération
En février dernier, sous la pression de l’Union européenne et de la Belgique, les autorités congolaises ont libéré Jean-Jacques Wondo, un expert militaire et analyste politique belge d’origine congolaise, initialement présenté comme le « cerveau » de l’opération.