Face à l’escalade protectionniste de Washington, l’Union européenne affiche sa détermination. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a averti que l’UE ne resterait pas passive face à l’imposition de nouveaux droits de douane par les États-Unis. « Nous ne voulons pas nécessairement prendre des mesures de représailles, mais nous disposons d’un plan solide pour le faire si nécessaire », a-t-elle déclaré ce mardi devant le Parlement européen à Strasbourg.
Cette mise en garde intervient alors que Donald Trump a déjà imposé une hausse de 25% des droits de douane sur l’acier, l’aluminium, les voitures et les pièces détachées. D’autres mesures similaires sont attendues dès demain mercredi 2 avril, visant des secteurs stratégiques comme les semi-conducteurs, les produits pharmaceutiques et le bois.
Une stratégie en trois volets
Pour faire face à ces décisions unilatérales décrétées par le nouveau président américain, Donald Trump, la Commission européenne a élaboré un plan en trois axes. D’abord, elle privilégie le dialogue, mais souhaite négocier en position de force en s’appuyant sur le poids économique de l’UE. Ensuite, elle accélère la diversification de ses partenariats commerciaux, en renforçant ses accords avec le Mercosur, le Mexique et la Suisse, et en poursuivant des discussions avec l’Inde, l’Indonésie et la Thaïlande. Enfin, l’UE entend consolider son marché intérieur en supprimant les obstacles qui freinent les échanges entre États membres afin de stimuler la croissance.
Cette approche semble faire consensus au sein des gouvernements européens. Laurent Saint-Martin, ministre français délégué au Commerce extérieur, a souligné la nécessité pour l’UE d’adopter une posture ferme face aux États-Unis. « L’Union doit être dans un rapport de forces pour défendre ses intérêts et ceux de ses filières industrielles », plaide-t-il.
Une politique protectionniste relancée par Trump
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Donald Trump a intensifié la politique protectionniste américaine. Les importations d’acier et d’aluminium sont désormais taxées à hauteur de 25%, quelle que soit leur provenance. Des surtaxes similaires s’appliquent à certains produits chinois ainsi qu’à une partie des importations mexicaines et canadiennes.
Dès jeudi 3 avril, les voitures fabriquées à l’étranger et leurs pièces détachées seront soumises à une nouvelle taxe additionnelle de 25%. De plus, Trump prévoit d’annoncer un nouveau train de mesures baptisé « droits de douane réciproques », qui visera à aligner les taxes américaines sur celles imposées par d’autres pays aux produits américains. Cette mesure pourrait toucher de nombreux secteurs, notamment les semi-conducteurs, les produits pharmaceutiques et le bois.
Face à ces tensions commerciales grandissantes, certains pays adoptent des stratégies distinctes. Le Japon cherche à obtenir une exemption, tandis que le Royaume-Uni tente d’accélérer la conclusion d’un accord économique avec Etats-Unis.