Ce 12 mars 2025, le gouvernement albanais a ordonné à tous les fournisseurs d’accès à Internet en Albanie de bloquer l’accès à TikTok dans un délai de 24 heures. Cette décision fait suite à l’interdiction de la plateforme pour une durée d’un an, annoncée en décembre 2024, en raison de préoccupations concernant l’incitation à la violence et au harcèlement chez les jeunes.
Le Premier ministre Edi Rama a justifié cette interdiction en désinfectant que TikTok était responsable d’une augmentation des incidents violents et du harcèlement, en particulier chez les enfants. Lors d’une réunion à Tirana avec des enseignants, des parents et des psychologues, il a déclaré que TikTok « est le voyou du quartier. Nous allons chasser ce voyou de notre quartier pendant un an ».
Le chef de l’exécutif albanais a ajouté que la décision avait été prise après des consultations avec 65 000 parents et enseignants, qui soutenaient majoritairement la fermeture de la plateforme.
Une décision contestée
De jeunes utilisateurs de TikTok ont exprimé leur mécontentement face à cette interdiction. Samuel Sulmani, un utilisateur de 18 ans, a déclaré à des médias locaux : « Nous ne sommes pas d’accord, moi et mes paires, parce que ce n’est pas TikTok qui provoque des querelles entre nous ». Il a ajouté que TikTok était un outil de divertissement utilisé pendant leur temps libre.
L’opposition politique a également évoqué cette décision. Ina Zhupa, législatrice du Parti démocratique, a qualifié l’interdiction de TikTok de « décision dictatoriale », la qualificatif d’attaque contre la liberté d’expression et la démocratie. Elle a suggéré que cette mesure était un acte électoral visant à supprimer les libertés.
TikTok demande des éclaircissements
En réponse à cette décision, TikTok a demandé des éclaircissements au gouvernement albanais, précisant n’avoir trouvé aucune preuve liant l’incident ayant abouti à l’assassinat d’un adolescent de 14 ans à Tirana, la capitale albanaise, à sa plateforme. La société a indiqué que les vidéos en question avaient été publiées sur un autre réseau social.
Des inquiétudes sur l’influence (potentielle) de TikTok sur les jeunes
Cette interdiction prise par l’Albanie à la rencontre de l’application chinoise s’inscrit dans un contexte international où plusieurs pays expriment des inquiétudes similaires concernant l’influence de TikTok sur les jeunes. Par exemple, l’Australie a interdit l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, l’une des mesures les plus strictes en la matière.
L’interdiction de TikTok en Albanie reflète les tensions entre la protection des jeunes contre les contenus nuisibles et la préservation des libertés individuelles et de l’expression. Cette décision pourrait avoir des implications ou des inspirations sur la manière dont d’autres nations abordent la régulation des plateformes numériques.