Corridor Praia-Dakar-Abidjan : la CEDEAO affine le tracé de l’autoroute supranationale

Banjul, la capitale de la Gambie, a accueilli du 26 au 28 février 2025 un atelier technique dédié à l’évaluation et à la validation du tracé de l’autoroute Praia-Dakar-Abidjan. Organisée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), cette rencontre marque une avancée décisive dans la concrétisation de ce projet stratégique qui ambitionne de renforcer l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest.

Réunissant des ingénieurs routiers de huit États membres, des représentants de la Commission de la CEDEAO, de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) et de la Banque africaine de développement (BAD), cet atelier avait pour objectif de déterminer l’itinéraire optimal de cette autoroute transfrontalière de 3 164 km, dont 600 km de connexion maritime.

Un projet structurant pour l’Afrique de l’Ouest

Le corridor Praia-Dakar-Abidjan reliera huit pays de la CEDEAO : Cap-Vert, le Sénégal, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, le Liberia et la Côte d’Ivoire. Il sera également connecté aux infrastructures du corridor Abidjan-Lagos, impliquant le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigeria, renforçant ainsi les échanges commerciaux et la mobilité dans la région.

Pendant trois jours, les experts ont analysé divers scénarios en intégrant des critères techniques, économiques, environnementaux et sociaux. L’évaluation a pris en compte l’état actuel des infrastructures routières, ainsi que les projets de réhabilitation et de construction déjà engagés.

À l’issue des travaux, plusieurs avancées majeures ont été enregistrées :

  • Validation préliminaire du tracé en concertation avec chaque État concerné ;
  • Définition des termes de référence pour les études de faisabilité technico-économique et d’impact environnemental et social ;
  • Estimation des coûts des études préalables, étape clé pour mobiliser les financements nécessaires.

Dans son discours d’ouverture, Chris Appiah, Directeur des Transports de la Commission de la CEDEAO, a rappelé que 2025 marque le 50ᵉ anniversaire de l’organisation régionale. Il a insisté sur l’importance de ce projet pour faciliter la libre circulation des biens et des personnes, tout en intégrant le corridor à des initiatives plus vastes telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Une autoroute pour transformer l’économie régionale

Au-delà de son rôle infrastructurel, le corridor Praia-Dakar-Abidjan représente un levier essentiel de développement. Une fois achevé, il permettra de réduire les coûts du commerce intra-africain, d’améliorer la connectivité des marchés et de favoriser l’investissement dans les secteurs du transport et de la logistique.

Ce projet s’inscrit également dans une vision plus large, avec un prolongement envisagé vers l’Afrique centrale et de l’Est jusqu’à Mombasa, au Kenya. Il constitue ainsi un maillon clé du réseau routier transafricain (TAH7 et TAH8), visant à relier l’ensemble du continent.

Prochaines étapes

Les États membres et les partenaires financiers poursuivront leurs efforts pour finaliser les études nécessaires. Les prochaines étapes incluent :

  • Le lancement des études de faisabilité financées par la CEDEAO et la BAD ;
  • L’harmonisation des réglementations et mobilisation des ressources pour les travaux de construction ;
  • La mise en place d’accords bilatéraux pour assurer une gestion concertée du corridor.

Avec ce projet, l’Afrique de l’Ouest entend poser les bases d’un développement économique inclusif, en s’appuyant sur une infrastructure moderne et adaptée aux enjeux du commerce continental et international.

Cet atelier de Banjul marque une avancée significative dans cette dynamique, renforçant l’engagement des acteurs régionaux en faveur d’une intégration économique et logistique plus fluide et efficace.

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