Dans une déclaration ferme et alarmante, le Barreau de Guinée a exprimé son indignation face à l’enlèvement de l’activiste de la société civile, Abdoul Sacko, ainsi qu’aux traitements inhumains et dégradants qu’il aurait subis avant d’être abandonné en pleine brousse.
L’organisation des avocats guinéens s’inquiète de la recrudescence des violations des droits de l’homme et d’un climat de terreur qui s’installe progressivement dans le pays. Elle dénonce également l’absence de réaction des autorités judiciaires face à cet acte qu’elle qualifie d'”inacceptable”.
Selon le Barreau, ce silence des institutions de l’Etat traduit un grave manquement à leur devoir de protection des citoyens et de garantie de la sécurité publique. “Laisser perdurer une telle situation sans réagir constitue un renoncement à cette mission régalienne”, rappelle-t-il.
L’affaire Abdoul Sacko s’ajoute à une série de disparitions forcées en Guinée, notamment celles de figures engagées comme Oumar Sylla alias “Foniké Manguè”, Mamadou Billo Bah, Sadou Nimaga et Habib Marouane Camara. Pour le Barreau, ces enlèvements répétés constituent une menace directe pour les principes démocratiques et l’État de droit.
Face à cette situation, le Barreau de Guinée appelle les autorités gouvernementales à agir en urgence pour faire la lumière sur ces affaires et assurer la sécurité des citoyens. Il exhorte notamment le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Dixinn à diligenter des enquêtes sérieuses en vue d’identifier et de traduire en justice les responsables de ces actes.
Cette déclaration du Barreau intervient dans un contexte de tensions croissantes en Guinée, marqué par une multiplication des cas d’arrestations arbitraires et de disparitions forcées, renforçant les craintes d’une dérive autoritaire du pouvoir en place.