
Lorsque l’obscurité rime avec la pauvreté c’est la criminalité qui se prospère à la vitesse de la lumière. Depuis quelques semaines, le phénomène du grand banditisme bat son plein tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Partout, les malfrats y dictent leurs lois avec la bénédiction du laxisme des autorités. Aujourd’hui, les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer, si ce n’est de continuer d’implorer la grâce divine.
Entre braquages, séquestrations, vols, viols et assassinats, les Guinéens en général et ceux de Conakry en particulier vivent de nos jours au rythme des cris ! À la tombée de la nuit, les habitants sont terés chez eux craignant la visite des hors-la-loi à leur domicile.
Que faire si, peu importe la classe sociale à laquelle l’on appartient, on est constamment cible potentielle des bandits ? Malheureusement rien ; sinon que se préparer au pire !
De Mme Aissatou Boiro (en novembre 2012) à Mohamed Ghussein (il y a une semaine) en passant par Ibrahima Kalil Diané et des dizaines d’autres anonymes, la liste des personnes tuées dans les attaques à main armée à travers la ville est loin d’être bouclée.
Que dire si des attaques ont lieu en plein jour, sans que les agents des forces de sécurité n’interviennent ? Qu’on les déshabille de leurs uniformes pour que l’on ne continue plus à jeter l’argent de notre maigre contribution dans des poubelles qui ne servent en réalité à rien, même à dégager une odeur nauséabonde pour signaler leur présence. Trop c’est trop. Y en a marre de cette situation qui ne donne pas une belle image au pays que nous sommes tous appelés à servir avec courage et fidélité selon nos capacités ! Y en a marre de voir la vie humaine reduite à celle d’un mouton. Y en a marre de voir des gens se faire tuer où et quand par des êtres qui n’ont rien de commun avec les hommes dans une impunité garantie.
Il est temps pour nos gouvernants de savoir que le sang humain est sacré. Qu’ils arrêtent de nous prendre pour des cochons. Aujourd’hui, partisans et opposants ; riches et pauvres ; pratiquants et athés, personne n’est à l’abri de l’insécurité : ce n’est pas le sort de Houssainatou Diallo ou bien du commissaire Pascal Bangoura qui me dira le contraire. Une fois de plus Y en a marre !
Quand l’État avait promu qu’il ne tolererait plus la pagaille dans les rues de Conakry, j’avais cru que s’étaient les creputements des armes qui allaient cesser. Hélas. Entre Conakry et Bangui (en proie à une instabilité chronique depuis un an), il n’y a qu’un pas à franchir.
Que fait Resco, le gouverneur de Conakry ? Ou encore le ministre de la sécurité ? Réprimer les jeunes pro-démocratie des quartiers de Bambeto, de Cosa… et de Hamdallaye ! Le commandant Barry, lui, ne nous a rien caché lorsqu’il a dit que la [gendarmerie] n’enverrait pas les enfants d’autres à la boucherie. Mais qu’il nous dise alors pourquoi ils [les hommes en uniforme] continuent à se servir de l’argent du pauvre contribuable. C’est parce qu’en Guinée les uns vivent sur le dos des autres ? Y en a marre de cette situation insupportable ! Y en a marre d’apprendre chaque matin que des corps sans vie ont été découverts à tel ou tel autre endroit !
D’aucuns pensent que le vide insécuritaire auquel nous assistons en ce moment est le signe que Dieu est en colère contre nous. Sans avoir l’intention de démentir ces propos, tenus par la plus haute autorité religieuse de notre pays, je pense que si ceux qui ont la mission d’assurer la sécurité des citoyens avaient pitié de nous Dieu ne serait jamais fâché contre nous. Je ne pense même pas qu’on ait besoin de prier pour que le compte macabre cesse ; car Dieu a déjà beaucoup fait pour que nous ne nous retrouvions pas dans quelconque souffrance. Que la maison centrale arrête de libérer les bandits qu’elle détient. Que la justice se réveille et fasse son travail. Que le ministère de la sécurité arrête de croire que réprimer les manifestations politiques est l’unique mission des services de sécurité. Que les FDS cessent de soutenir les malfrats. Le jour où ceux-ci seront faits, nous ne parlerons pas d’insécurité en Guinée.
S’il y a une pagaille qui empêche la venue des investisseurs c’est bien cette insécurité qui nous plonge dans la psychose.
Y en a marre de la banalisation de la vie humaine !
À bon entendeur salut !
cireass