
Normalement, les Guinéens devront se rendre aux urnes le 24 septembre prochain pour le compte du scrutin législatif, attendu depuis près de trois bonnes années. Mais à quelques jours de la fameuse date aucun politologue, aucun homme politique –qu’il soit de la mouvance ou de l’opposition–, encore moins un militant n’est en mesure d’assurer que ce rendez-vous ne sera pas une nouvelle fois raté. Pour cause, les acteurs n’ont pas une même lecture des conditions de préparation du scrutin devant permettre à la Guinée de tourner définitivement la longue page de la transition ouverte au lendemain de la prise du pouvoir par la junte militaire du bruyant capitaine Moussa Dadis Camara, le 23 décembre 2008. Puisque nous risquons de connaître un nouveau report, je vais briser mon silence bien que la politique demeure ma bête noire. Pendant que les accusations de préparation des fraudes massives et tentatives d’achat de conscience se multiplient, la campagne va bon train sur le terrain. Sur les médias, les trottoirs ou encore les panneaux publicitaires, on sent la ferveur électorale.
Chacune des formations politiques ou alliances électorales en lice essaye de convaincre le maximum d’électeurs. Dans les discours, l’expression « défendre l’intérêt du peuple » est quasi présente. Celle-ci a attiré mon attention. J’ai envisagé de demander des audiences aux ténors de la scène politique pour leur dire ce que je pense d’eux, mais quelques raisons m’ont persuadé de ne pas le faire. D’abord, ils sont tous occupés en ce moment à conquérir les électeurs –je pense qu’ils se couchent mais ils ne dorment pas. Car quiconque rate ce scrutin sera politiquement mort– jusqu’à des contrées qu’ils n’avaient jamais foulées auparavant. Ensuite, le but de la rencontre n’étant pas pour leur présenter des nouvelles recrues, ma chance fond comme neige au soleil. Et enfin, je suis encore jeune (moins de 25 ans, j’ai dit). Alors que –je défie quiconque dirait le contraire– dans la tête de nos politiciens, les jeunes n’ont qu’un seul rôle à jouer dans la politique : mobiliser des foules et crier ‘’prési’’ derrière le leader qui a promis de transformer leur misère en paradis sur terre. Sans oublier aussi le nombre pléthorique d’hommes politiques que le pays compte, qui m’empêcherait de parler à tous du fait qu’il y a certains que je ne connais même pas.
Ainsi, mon expérience plus ou moins brillante de blogueur me conseille de me servir de ce que les NTIC m’offrent pour leur dire mon ras-le-bol, comme si nous étions en tête- à-tête. Avec Vous que je vais utiliser, j’espère que chacun se reconnaîtra.
Bonjour Messieurs les « défenseurs de l’intérêt du peuple »,
J’espère que vous vous portez bien physiquement –moralement, ce n’est pas possible avant la proclamation des résultats du scrutin– quant à moi je dis Al hamdoulillah. D’abord, je tiens à vous informer que je suis très heureux d’apprendre que vous voulez être député pour défendre l’intérêt du peuple afin que celui-ci sorte de la pauvreté. Toutefois, j’ai quelques difficultés à comprendre vos intensions (je m’adresse là à ceux qui ont géré ou continuent à gérer). Y a-t-il eu du nouveau dans la manière dont vous voulez défendre le citoyen lambda ? Ou bien c’est celle d’avant 24 septembre –si le chronogramme arrive à tenir– que vous souhaitez consolider ? Si c’est la deuxième qui vous semble bénéfique alors je ne suis point rassuré. La Guinée, c’est 55 ans de mauvaise gestion. Sinon pourquoi, en dépit de tout ce que la nature nous a offert, l’électricité demeure un luxe dans les foyers ? L’eau du robinet et l’état de nos routes, on n’en parle même pas.
J’ai décidé de vous (pouvoir et opposition) mettre dans un même billet, malgré les propos peu fraternels que vous vous échangez par micro interposé, parce que l’un de mes profs de philosophie au lycée m’a dit que dans un bras de fer toutes les parties en conflit ont leur part de responsabilité, et que la seule différence qui pourrait y avoir se trouverait au niveau du degré d’implication de chacune. Notre pays est en crise politique depuis plusieurs années et par conséquent, je crois que pouvoir et opposition ont des comptes à rendre au peuple de Guinée qui a longtemps souffert des agissements peu orthodoxes de sa classe politique. Vous dites que c’est le bien être du peuple qui vous préoccupe, pourtant vous n’arrivez toujours pas à vous mettre d’accord pour en finir avec ces législatives lourdes de conséquences tant sur le plan humain que matériel. Certainement, le camp qui ne peut guère les remporter sans passer par des moyens illicites veut coûte que coûte sortir avec la majorité absolue ; d’où l’origine des guéguerres actuelles. C’est voler les suffrages des citoyens que vous appelez « défendre l’intérêt du peuple » ?
Si nos voisins sénégalais, maliens, sierra léonais ou encore ivoiriens, qui sortent d’une présidentielle particulièrement éprouvante, disent qu’ils ont de la pitié pour leur peuple, je peux les comprendre. Mais pour ce qui est de votre cas, je dirai ce que vous dites n’engage que ceux qui croient. C’est parce qu’il y a un clan qui veut bon gré, mal gré protéger ses intérêts qu’il est plus facile maintenant de déplacer les montagnes que d’aller aux élections. Sinon comment se peut-il que depuis bientôt trois ans nous cherchons en vain le chemin menant aux législatives ?
L’accord politique signé le 3 juillet dernier avait sonné comme une lueur d’espoir jusqu’au-delà de nos frontières mais malheureusement on se dirige vers sa noyade. Pourquoi la rue reste le seul moyen pour faire entendre ses cris, avec les conséquences que l’on connaît ? Il y a quelques jours, j’ai été stupéfait d’entendre les forces de sécurité se faire féliciter par un « grand » de ce pays pour leur « professionnalisme » dans la gestion du marathon de Conakry que l’on a déploré avant juillet, et qui risque de reprendre ce jeudi 19 septembre 2013. On est tout de même à plus de cinquante morts. Au-delà d’être des opposants, ils sont avant tout des fils de la République. Vous accusez vos adversaires d’avoir envoyé des innocents à la boucherie, mais depuis quand notre pays abrite un abattoir réservé aux humains ? Que dit notre Constitution dans son article 10 ?
Ce que je regrette surtout en vous c’est du fait qu’à chaque fois qu’on parle d’élection, vous trouvez des stratégies de mauvaise foi pour arriver à vos fins : l’ethno-stratégie. Pourquoi vous soulevez des questions d’origine dans une région qui vit en paix depuis des siècles ?
En bref, je voudrais vous dire que vos procédés actuels laissent des doutes sur vos réelles intentions. Election ou pas, le peuple de Guinée n’a besoin que d’une seule chose: la tranquillité. Etant courageux, il sait comment se prendre en charge soi-même.
Veuillez recevoir les salutations d’un citoyen qui souhaite la paix dans son pays !
This election in Guinea is only good for Conde and RPG to fraudulently assume the majority in the national assembly and, more critically, to further cement Conde’s theft of the 2010 election. And, for the very same reasons, this is why the opposition must boycott elections. You know much better than I do what 3 years of Alpha Conde’s brutal treatment of fellow citizens and repression of Peuls has done to the country.
As for demonstrations in the street, the opposition has nowhere else to go. Disenfranchised in elections and cut out of any participation in government, especially Peuls, it is critical for opposition to show the world it has the majority and the street provides the perfect stage. Cond’s anti-Peul policy is poison to the future of the country. At the age of 74, he is not likely to outgrow it, so he needs to be pushed out of the country one way or the other.
As for peace, this is a luxury in Guinea. Before that, there must be justice. As they say no justice, no peace. Achieving justice is dangerous, bloody and deadly, but there will not be a Guinea to hand over to sons or granddaughters, if the fight is not waged beginning now with wholesale rejection of legislative elections.
Thank you for your blog post and the opportunity to comment.
Hasta la victoria siempre!
Guineaoye
Thank you for this intervention !
Quand est-ce que nos hommes politiques vont prendre conscience de ce qu’ils font? vraiment, c’est déplorable… Merci pour ton billet Cireass
Très déplorable mon cher FBI. Comme je l’ai dit dans le billet, vos hommes politiques méritent mieux que les nôtres.
c’est vraiment tres bien dit frere , ils doivent quand même faire une prise de conscience pour sauver notre peuple.
nous sommes entrain de souffrir de tous les maux, nous avons tout et tout nous manque. scandale géologique est devenu scandale de pauvreté. Que Dieu nous aide. Amen!!!!!!!
Amen, mon frère!!!
Le problème de notre pays est le fait qu’il ait été toujours dirigé par des hommes qui ne se préoccupent que de l’avenir de leurs familles (monsieur, madame et les enfants). Quel que soit les richesses que la terre a si elles ne sont pas exploitées, le peuple restera pauvre. Et malheureusement, c’est la triste réalité que nous sommes confrontés. Big up guinéen
Les tensions qui surgissent à la veille du scrutin sont très déplorables.L’accord du 3 juillet avait pourtant mis le pays sur la bonne voie.Aujourd’hui sa réussite est compromise à cause de ces politiciens.En tout cas ils ont intérêt à se ressaisir et offrir au pays un scrutin apaisé. J’espère qu’ils ne donneront pas tort à mes réflexions. Bonne chance à ton pays.
Merci Eli
Belle analyse. Tous ces politiciens ne se soucient que de leurs intérêts. Le peuple souffre, eux en profitent. Excellente plume Thierno 😉
Merci Lamarana !