Le 3 février 2025, l’administration Trump a annoncé la fermeture de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), une décision qui bouleverse les systèmes de santé de plusieurs pays dépendant de cette aide, notamment l’Afrique du Sud. Avec plus de 8,5 millions de personnes vivant avec le VIH, ce pays est l’un des plus touchés par l’épidémie à l’échelle mondiale. La suppression brutale du financement américain met aujourd’hui en péril les avancées réalisées en matière de prévention et de traitement.
Des cliniques à l’arrêt, des patients dans l’impasse
L’arrêt du financement de l’USAID a entraîné la fermeture immédiate de nombreuses cliniques qui fournissaient gratuitement des traitements antirétroviraux. Cette situation laisse des millions de patients sans accès à des soins essentiels. Les bénéficiaires de ces services, souvent parmi les populations les plus vulnérables, se retrouvent dans une incertitude totale, contraints de chercher des alternatives limitées dans un système de santé déjà sous pression.
Cette crise rappelle les défis du début des années 2000, lorsque les traitements antirétroviraux étaient rares et difficiles d’accès. Aujourd’hui, sans soutien financier, les structures locales peinent à assurer la continuité des soins, et les pénuries de médicaments s’intensifient, menaçant directement la santé de nombreux malades.
Un appel à l’action face à l’urgence
Les organisations de la société civile sud-africaine dénoncent une situation alarmante et pressent leur gouvernement de réagir. Selon ces associations, près d’un million de patients sont directement affectés par l’interruption des financements. Les acteurs de la santé alertent également sur l’impact social et économique de cette crise, qui pourrait engendrer une recrudescence des infections et compromettre les efforts de lutte contre la pandémie du VIH/SIDA.
Bien que le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, ait annoncé une exemption partielle pour l’aide “vitale”, celle-ci exclut des services essentiels tels que la planification familiale et les programmes de diversité et d’inclusion. Cette restriction aggrave les inégalités d’accès aux soins et met en danger des populations déjà fragilisées.
Une dépendance qui interroge
Cette crise met en lumière la vulnérabilité des systèmes de santé africains face aux décisions de puissances étrangères. Si le Plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR) avait permis, depuis 2003, d’étendre l’accès aux soins en Afrique du Sud, la suspension des financements souligne l’urgence pour ces pays de développer des mécanismes d’autonomie financière et de résilience sanitaire.
Alors que les discussions se poursuivent entre les responsables sud-africains et américains, l’incertitude persiste. Le sort de millions de patients est en suspens, et les autorités locales doivent maintenant relever un défi de taille : assurer un accès pérenne aux soins sans le soutien des États-Unis.