Un tragique incident s’est produit ce dimanche 1er décembre 2024 au stade du 03 avril à N’Zérékoré, dans le sud-est de la Guinée. La finale du tournoi de football doté du trophée Général Mamadi Doumbouya, opposant les équipes de N’Zérékoré et de Labé, a basculé dans une violence incontrôlable, laissant derrière elle un lourd bilan humain encore incertain. Mais plusieurs personnes ont perdu la vie.
Des décisions arbitrales controversées, point de départ de la tragédie
Alors que la rencontre était sur le point de se terminer, l’arbitre a sifflé un penalty en faveur de l’équipe locale, provoquant une vive contestation des joueurs et des supporters de Labé. L’atmosphère s’est envenimée lorsque des supporters ont envahi le terrain, déclenchant une confrontation entre les forces de l’ordre et des jeunes en colère.
Selon des témoins, l’usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule a amplifié la panique, entraînant une bousculade massive vers l’unique sortie du stade. Des pierres ont été lancées en réponse, aggravant le chaos.
Un bilan encore flou mais dramatique
Des vidéos et des photos largement relayées sur les réseaux sociaux montrent des corps inertes au sol, à la fois dans le stade et dans les couloirs de l’hôpital régional de N’Zérékoré. Des sources médicales évoquent une situation dramatique, avec des dizaines de blessés et de morts. Un médecin a déclaré sous anonymat que « la morgue est saturée, et les corps s’entassent dans les couloirs », rapporte un journaliste de l’AFP.
Le gouvernement, qui s’est exprimé tardivement, a appelé au calme et mobilisé les services régionaux pour venir en aide aux victimes. Cependant, aucune confirmation officielle du bilan n’a encore été donnée.
Une initiative controversée
Le tournoi, organisé par l’Alliance des Jeunes Leaders de la Forêt et parrainé par des proches du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, visait à « promouvoir l’unité et la refondation nationale ». Ces compétitions, qui se multiplient à travers le pays, sont perçues par les détracteurs du régime comme des manœuvres pour préparer une éventuelle candidature de général Doumbouya à la présidentielle dont la date n’est pas encore fixée.
Réactions et interrogations
Le Premier ministre de transition, Amadou Oury Bah, a exprimé sa profonde tristesse face à ce drame et promis que des mesures seraient prises pour éviter de tels événements à l’avenir. Cependant, l’absence de dispositifs de sécurité adaptés et l’unique sortie du stade sont déjà pointés du doigt comme des facteurs ayant aggravé la situation.
Cet incident tragique soulève une fois de plus des questions sur l’organisation des événements publics en Guinée, où la sécurité des participants est souvent compromise.