
Si je vous dis que j’avais oublié que la journée du 8 mars de chaque année est consacrée au respect des droits de la femme, probablement beaucoup d’entre vous vont croire que cet oubli est le fruit de la négligence de ce sujet. Eh bien croyez-moi, cette thèse est séparée de la réalité par la même distance qu’on trouve en asseyant de traverser l’océan pacifique. A mon avis, chaque jour est un 8 mars. Malgré tout, cette journée est passée presque inaperçue dans les rues de Conakry. C’est vrai que je n’ai pas pu me prononcer sur le sujet à temps, mais comme on le dit souvent : « Mieux vaut tard que jamais ». Ainsi, c’est l’occasion pour moi de penser à la femme guinéenne ainsi qu’à toutes les autres à travers le monde, qui sont dans des situations déplorables. A toutes les femmes et filles victimes de violences et d’exclusions, où que vous soyez dans le monde, je suis de cœur avec vous.
Bien que les mouvements féministes constatent d’importants progrès dans le respect de droits de la femme par endroits, il y a encore de nombreux autres à conquérir en Guinée. En se focalisant sur le quotidien de mes compatriotes, je réalise que la partie est loin d’être gagnée, mais toutefois je reste confient pour l’avenir. Le respect des droits de la femme est un combat de tous les jours. Et heureusement, les mentalités changent progressivement. En effet, les femmes se battent chaque jour pour décrocher une place dans la société. Elles ont choisi de prendre leur destin en mains, en exerçant des activités rémunératrices. Certaines de ces braves femmes prennent soit partiellement, soit totalement en charge leur famille, dont les frais d’études de leurs enfants. Des différents marchés de Conakry aux salons de coiffure en passant par les restaurants, les bureaux et autres lieu de travail, on les retrouve sur tous les fronts.
Mais malgré leur courage, elles sont confrontées à des marginalisations, souvent d’ordre socio culturel. De nos jours, elles représentent environs 53% de la population guinéenne, et la plupart d’entre elles sont des analphabètes. Ce qui fait que la maîtrise de leur droit est souvent limitée. Ce problème contribue davantage à creuser le fossé entre les hommes et les femmes. Heureusement celles qui n’ont pas connu ce sort renaissent de l’espoir comme l’a bien dit il y a quelques jours mon camarade Madigbé Kaba basé à Rabat dans son billet racontant la tenue de la journée de l’étudiante guinéenne à Rabat, et les ainées sont très actives dans la vie socio politique et la résolution des problèmes qui touchent le pays ces dernières années. C’est le cas notamment de Hadja Rabiatou Serah Diallo, la présidente du CNT (conseil national de la transition) qui joue le rôle du parlement. Avant d’être là elle, avec son camarade de lutte feu Ibrahima Fofana, avait fait trembler le pouvoir dictatorial du Général Président Lansana Conté lors des grands soulèvements populaires de janvier et février 2007. Elle est aujourd’hui l’une des femmes les plus puissantes du continent africain. On se souvient aussi qu’en 2010 c’est grâce à une campagne conduite par l’une d’elles, DR Makalé Traoré , que le candidat du RPG-Arc-en-ciel est sorti victorieux de l’élection présidentielle.
Pour continuer le chemin de l’émancipation effective de la femme guinéenne, je soutiens la solution que le compatriote chanteur, Rica, a proposée dans son titre Mahin Ka Djandè, qu’on peut littéralement traduire par allons à l’école. Dans cette chanson, il appelle à la scolarisation des jeunes filles. Je crois qu’une femme instruite est une femme libre. Et une femme libre est une femme responsable.
http://youtu.be/cO_REQ5xfxk
Puisque les hommes n’ont pas su mettre jusqu’ici une politique permettant de construire une nation forte alors que des femmes ayant les qualités requises sont là, pourquoi ne pas leur confier la Primature pour voir ce qu’elles peuvent faire ?
Thierno Diallo (cireass)
Tu n’es pas en retard mon frère. Merci pour la mention et bien écrit ton billet. Oui, il nous leur faut du respect.
De rien mon grand. Nous sommes ensemble!
J’aime la façon dont tu abordes le sujet, surtout que ca n’a presque rien à voir avec la journée traditionnelle du 8 mars. Bonne réflexion frangin
Merci mon cher Osman