Tidjane Thiam, principal opposant au président ivoirien Alassane Ouattara, a déclaré sa démission de ses fonctions de président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), ce lundi 12 mai 2025. « Pour le bien du parti, j’ai choisi de démissionner (…) de mon poste de président du parti », a annoncé Tidjane Thiam dans une déclaration diffusée sur ses canaux de communication sur les réseaux sociaux, alors qu’il est hors du pays depuis plus d’un mois.
L’ancien banquier a expliqué cette décision en arguant que lui et le vieux parti sont, selon son point de vue, les cibles d’un « harcèlement judiciaire ». « Ces progrès, préfigurant notre imminent retour au pouvoir d’État, ont provoqué des assauts répétés et déraisonnables, utilisant la justice comme principal outil ». En réponse à l’intolérable persécution judiciaire visant le Parti et moi, à la négation de ma nationalité ivoirienne par les instances dirigeantes, au dédain de l’histoire et des coutumes de notre nation, mon désir est de protéger le Parti contre un éventuel détournement orchestré. « Ceux qui ont orchestré, planifié et soutenu ces campagnes de harcèlement ne comprennent pas bien notre Parti », a-t-il affirmé. Candidat à la présidentielle d’octobre prochain, Tidjane Thiam a été radié de la liste électorale, à la suite d’une décision de justice, considérant qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription en 2022.
Par ailleurs, son élection à la direction du PDCI est contestée en justice par une adhérente du parti, qui soutient qu’il n’était pas de nationalité ivoirienne au moment des élections de décembre 2023. Cependant, pour lui, cette démission n’indique pas un abandon de la lutte pour la présidence. Il affirme que cela ne « modifie en rien l’engagement » qu’il a pris « en décembre 2023 de mener personnellement [notre] parti vers la victoire en octobre 2025 ». « Je suis convaincu qu’après m’avoir élu en 2023, vous placerez de nouveau votre confiance en moi », a-t-il affirmé, insinuant son intention de se présenter à nouveau pour la présidence du parti. Selon les statuts du PDCI-RDA, le doyen d’âge des vice-présidents assure désormais l’intérim.
C’est donc Ernest N’Koumo Mobio qui assume la direction du parti. Dans une déclaration rendue publique le même jour, Mobio a soutenu qu’il ne pouvait se soustraire « à l’appel du devoir », acceptant « de manière responsable les responsabilités » liées à ce rôle. Il a appelé à la « cohésion », à la « sérénité » et à la « discipline », dans le but de maintenir l’unité du parti et de défendre l’héritage des Pères fondateurs.
LP avec AA