La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réaffirmé son engagement à lancer sa monnaie unique, l’Eco, d’ici 2027. Ce projet ambitieux, conçu pour renforcer l’intégration économique et financière de ses pays membres, a été au centre des discussions lors de la 11ᵉ session du Conseil de convergence, tenue le 3 mars 2025 à Abuja, au Nigeria. L’objectif est de faciliter les échanges commerciaux, renforcer la stabilité financière et promouvoir la coopération économique au sein de la région.
L’idée d’une monnaie unique en Afrique de l’Ouest remonte aux années 1980. Cependant, ce n’est qu’en 2019 que les dirigeants de la CEDEAO ont annoncé le lancement prévu pour 2020. Ce délai a été repoussé à 2027 à la suite de la pandémie de COVID-19 et d’autres défis rencontrés dans le processus. En juin 2021, une nouvelle feuille de route a été adoptée lors d’une réunion des chefs d’État, fixant ainsi une nouvelle échéance.
Lors de la réunion du 3 mars dernier, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays la zone ont abordé les étapes nécessaires pour concrétiser l’Eco. Le ministre nigérian des Finances, Wale Edun, a souligné l’importance de maintenir une discipline monétaire et fiscale rigoureuse pour réussir cette transition. Il a évoqué les obstacles majeurs, tels que l’inflation, les tensions sécuritaires et les perturbations économiques mondiales, mais a également mis en lumière les réformes économiques récentes du Nigéria, qui ont contribué à une croissance du PIB de 3,4% en 2024. Ces réformes incluent la stabilisation du naira, l’amélioration des politiques fiscales et la suppression des subventions sur le carburant.
Critères de convergence et obstacles à surmonter
Pour que l’Eco devienne une réalité, les pays de la CEDEAO doivent répondre à des critères de convergence stricts, notamment des taux d’inflation à un chiffre, un déficit budgétaire inférieur à 4% du PIB, et des réserves extérieures couvrant au moins trois mois d’importations. La mise en œuvre de ces critères demeure un défi, d’autant plus que la coordination des politiques économiques entre les États membres est essentielle.
Le retrait de pays comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger de la CEDEAO suite à des bouleversements politiques représente un autre obstacle, bien que certains experts estiment que cela pourrait faciliter le lancement de l’Eco en réduisant les complexités politiques et économiques.
L’Eco vise à stimuler les échanges intra-régionaux, à réduire les coûts de change et à attirer des investissements étrangers, avec l’ambition de positionner l’Afrique de l’Ouest comme un acteur économique majeur sur la scène mondiale. Malgré les obstacles, la CEDEAO reste déterminée à atteindre l’objectif de 2027, espérant que l’Eco deviendra un symbole de prospérité et d’unité pour la région.