
Si vous venez de tombez sur cet article, je vous recommande de lire la première partie ici pour mieux l’appréhender.
Le jour de la prise de contact, elle assurait avoir trouvé « l’homme de sa vie », mais mon ami n’a vu aucune trace de ce fameux homme. Par contre, le diable se fait de plus en plus menaçant. Elle dit même que cet être qui devrait rester invisible prend la forme de mon ami pour s’approcher d’elle afin de jouir d’un accueil chaleureux. Malheureusement dès qu’elle le voit, elle perd connaissance, crie, insulte et devient folle.
Où a-t-elle contracté ce mystérieux phénomène?
A en croire ses dires, c’est lorsqu’elle avait 10 ans au cours d’une promenade au bord de la mer à Conakry qu’elle est tombée pour la première fois. Cela fait des années que ses parents ne cessent de chercher des guérisseurs. Ils ont consulté de nombreux Karamokos (féticheurs) qu’ils espèraient détenir le secret pour venir au bout de l’insupportable diable. En vain. Le problème persiste.
D’aucuns nous ont dit qu’en sortant avec une fille en pareille situation, il y a des fortes chances que le coureur de jupons soit la première cible du diable. En Guinée, cette maladie mystérieuse touche principalement les filles et est en nette hausse. Ce phénomène est très difficile à soigner. Dans les milieux éducatifs, c’est l’un des principaux soucis majeurs des encadreurs. En effet, une journée ne passe pas dans un grand établissement de Conakry sans que des filles n’y tombent. C’est le pire cauchemar des ‘bodyguards’ (vigiles en charge de sécuriser les écoles et autres lieux de grande affluence) qui ne me diront pas le contraire.
En plus des menaces émanant du diable, la mère de la fille ne reste pas bras croisés. Comme veulent la tradition musulmane et la culture peule, elle est très hostile à l’union ‘libre’. Pour elle, sa fille ne doit que se consacrer à ses études et attendre le retour de son fiancé (qui vivait en occident à l’époque). Pour y arriver à ses souhaits, elle n’hésite pas à explorer les moindres stratégies possibles : elle la frappe, observe les mouvements de sa fille et va jusqu’à lui retirer le téléphone. Mais tout cela est voué à l’échec. Cette fille qui assurait avoir trouvé « l’homme de sa vie » a maintenant un autre qui, sans doute, restera longtemps dans sa mémoire. Le nom du petit, c’est SAD.
Quand on aime, on se sacrifie !
Mademoiselle Barry se montre très généreuse à l’encontre de son « chéri ». En venant à l’école, elle a toujours un « petit cadeau » à lui apporter. Du coup, mon ami préfère parfois mentir sur sa présence à certains endroits tels qu’au terrain de foot du quartier, aux révisions le soir et le weekend… « Non, je n’irai pas là-bas », lui disait-il. Pour mon pote, trop de cadeaux tuent l’amour qui doit être le principal fondement de toute union. Il disait que le vrai amour ne doit être soumis au matériel.
La mère parvient à identifier le petit qui suit sa fille grâce au téléphone
Elle n’a pas encore eu des preuves palpables que sa fille commence à vivre sa vie, mais cette dernière a des comportements de plus en plus exagérés. Consciente du difficile contrôle d’une personne en âge de puberté, elle lui avait imposé de retourner à la maison plus tard 18H00′. Cette femme très conservatrice, contrairement à la plupart de sa génération, pense qu’une fille non mariée n’a pas le droit à beaucoup de temps libres. C’est dans cette lancée qu’elle a choisi de restreindre sa liberté. Ce pacte est désormais menacé. Par qui ? Avec le soutien de ses amis, elle s’est mise à la recherche de ce tchoukaloun (garçon), dont le partenariat risque de perturber l’éducation de sa jeune fille. La filature est à présent en marche, qui met l’ensemble de ses mouvements sous surveillance à la loupe. Il faut absolument briser cet amour, car c’est « l’honneur familial qui est en jeu ». Pour y arriver à ses fins, elle annonce la veille la décision de lui restituer le téléphone. Mon ami apprend alors que la ligne téléphonique est de nouveau ouverte. Mais ce n’était qu’une stratégie.
Dans l’après midi quand il l’a appelle, la mère décroche et fait comme si elle est une copine de mademoiselle Barry. C’est au cours de cette conversation que SAD passa complètement à coté ; elle avait en fait auparavant entendu sa fille parler de lui. La mère désemparée peut maintenant lui dire ce qu’elle voulait depuis si longtemps. Elle le rappelle le soir : « Je sais que c’est toi qui court derrière ma fille… Billahi wallahi (jure), si tu ne la laisses pas immédiatement, tu auras mérité de tout ce qui t’arrivera, avant de conclure, j’en suis sûre qu’elle sera ta dernière copine ». Entendez : si leur aventure continue mon ami sera stérilisé (inapte à la production). Bien que adolescents, on avait appris qu’il y a des féticheurs pour qui exploser les testicules d’un homme y est facile comme de l’eau à boire. Il prend cette dernière menace très au sérieux. Cependant même si l’amour a des oreilles, il n’entend pas les propos hostiles. Notre princesse assure que ces menaces ne seront jamais exécutées : « N’ais pas peur ! Je connais ma maman. Elle ne va jamais faire ça ». D’ailleurs, elles resteront contre-productives.
Changement de stratégies
Plus d’un an est passé l’amour est plus que jamais solide. Ni les menaces du diable, ni celles de la maman n’ont pu changer la donne. Ils sont amoureux. La maman change de stratégies ; désormais, c’est SAD qu’il faut convaincre afin de mettre en place une trêve en attendant que la patiente se soigne contre le diable. « Après ses traitements, elle sera encore à toi. Personne ne s’en mêlera entre vous… Tu as ma parole », dit-elle cette fois-ci en souplesses. Mon ami, lui-même étant témoin de la dramatique situation dans laquelle elle vit, accepte la proposition de sa ‘bella-mere’. La hache de guerre est enterrée. Le dialogue a eu raison sur la force. Celui qui était il y a quelques mois l’ennemi No1 s’est racheté ; il peut dorénavant fréquenter sa « belle famille » en toute quiétude.
Mais tôt ou tard ‘forever’ laissera la place à ‘it ‘s all over’
N’est-ce pas magnifique d’entendre une personne que l’on aime nous dire ‘’I love you forever’’. Mais quel qu’en soit la durée d’un soleil, un moment viendra où il va se coucher. Si mon ami a été prêt à affronter les menaces de sa « belle mère » et celles du diable, cela ne veut pas dire qu’il met balle à terre sur tout ce qui va arriver.
Nous sommes en début de soirée d’un samedi. Il compte partir avec la « princesse » à la discothèque pour se divertir. Elle prétend avoir quelques soucis de santé, qu’elle ne se porte pas bien. Ne dit-on pas que tout ce que femme veut Dieu le veut? Il accepte ainsi sa doléance. La sortie est annulée… Mais à la surprise générale de mon camarade, il l’a croise la nuit dans le quartier avec un autre gars avec qui elle s’apprête à sortir. Cet incident marquera le début de la fin. La confiance perdue, les désaccords qui se multiplient, ils ont mis terme à leur histoire d’amour. Reste à savoir si un jour ils ne vont pas se rapprocher, comme ils s’aimaient follement.
Aujourd’hui, il avoue que cette aventure restera longtemps gravée dans sa mémoire. Il reconnait aussi que cette fille est l’une des meilleures, voire la meilleure, qu’il a eues à connaître. Il affirme cependant n’avoir pas trouvé quelque chose qui pourrait lui faire oublier un acte d’infidélité, bien que ce n’est pas sa propre femme qui l’a trahi.
Par cireass
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Tellement compliquée cette histoire. Que ceux qui ont de l’intelligence, comprennent. Lol
Ah Ah Thierno,beau billet… Pauvre SAD, il a gagné après tout, même s’il n’a pas eu la chance de l’avoir pour toute sa vie.
Généralement, ça finit ainsi… Quand on plante la fidélité, on récolte la trahison. Dommage!