Plus d’un millier de personnes ont manifesté, vendredi 4 avril au matin, dans les rues de Bangui, en Centrafrique, pour exprimer leur opposition à un éventuel troisième mandat du président Faustin-Archange Touadéra. Cette mobilisation, organisée par le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), a également servi de tribune pour dénoncer la dégradation des conditions de vie dans le pays.
Dès l’aube, les manifestants ont commencé à se rassembler devant le siège de la Minusca, la mission des Nations unies en Centrafrique. Encadrés par les forces de l’ordre et des Casques bleus, ils ont défilé pacifiquement sur l’avenue Barthélémy Boganda, au cœur de la capitale.
« 7e République, il n’y a pas l’eau. 7e République, il n’y a pas le courant. Le facteur de développement d’abord, c’est l’électricité et l’eau. Mais s’il n’y a pas l’eau, c’est la mort », a lancé René Constantin, l’un des participants, au micro de RFI.
Le cortège s’est arrêté vers 8h30 au monument Barthélémy Boganda, où plusieurs figures de l’opposition ont pris la parole. Porte-parole du BRDC, Martin Ziguélé a souligné l’engagement des jeunes dans cette mobilisation : « 90% des personnes qui ont marché ce matin, ce sont des jeunes hommes et des jeunes femmes. La jeunesse est consciente de son sort. Aujourd’hui, on veut utiliser un rouleau compresseur composé de Russes, de Wagner, de requins pour l’intimider. Ce troisième mandat là est impossible ».
Initialement interdite par le ministère de l’Intérieur, la manifestation a finalement été autorisée par le président Touadéra lui-même, selon RFI.