Après la prise de Goma, les rebelles du M23 déclarent un cessez-le-feu

L’alliance des groupes rebelles dans l’est de la République démocratique du Congo a annoncé un cessez-le-feu humanitaire à partir de mardi.

Dans un communiqué, le groupe – qui comprend les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda – a évoqué des « raisons humanitaires » pour justifier cette trêve, après avoir conquis plusieurs territoires dans l’est du pays.

L’ONU a indiqué qu’au moins 900 personnes ont été tuées et 2 880 blessées lors des récents combats à Goma, la plus grande ville de l’est de la RDC, et ses environs, après sa prise par les rebelles.

Les nations du G7 et l’Union européenne ont condamné cette offensive, la qualifiant de violation flagrante de la souveraineté de la RDC. De son côté, l’alliance rebelle – connue sous le nom d’Alliance du fleuve Congo – accuse l’armée congolaise d’avoir tué des civils en bombardant les zones qu’elle contrôle à l’aide d’aéronefs.

Elle a ajouté ne pas avoir l’intention de s’emparer d’autres territoires, malgré des déclarations contraires la semaine dernière, et a affirmé qu’elle maintiendra ses positions.

Dans un communiqué, l’alliance a déclaré : « Nous réitérons notre engagement à protéger et défendre la population civile ainsi que nos positions. »

Les affrontements dans la région ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes ces trois dernières années. Depuis le début de l’année 2025, plus de 400 000 personnes ont été forcées de quitter leur domicile, selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés.

Le président rwandais Paul Kagame – qui est également commandant en chef des Forces de défense du Rwanda – a affirmé ne pas savoir si des troupes rwandaises étaient présentes en RDC.

« Il y a beaucoup de choses que je ne sais pas. Mais si vous me demandez s’il y a un problème en RDC qui concerne le Rwanda, et si le Rwanda ferait quoi que ce soit pour se protéger, je vous répondrais à 100 % oui », a-t-il déclaré lundi à CNN.

Pendant ce temps, des organisations de défense des droits humains appellent à une pression accrue sur le Rwanda afin qu’il se retire.

Le ministre de la Communication de la RDC a exhorté la communauté internationale à imposer des sanctions contre le Rwanda.

« Une décision forte doit être prise, non seulement pour condamner, mais aussi pour stopper ce que fait le Rwanda, car ce n’est pas acceptable si l’on veut préserver la paix en Afrique et dans notre région », a déclaré Patrick Muyaya à l’agence Reuters.

« Les sanctions sont un minimum », a-t-il ajouté.

Les présidents congolais et rwandais doivent assister à un sommet régional pour la paix en Tanzanie vendredi.

Avec 30 ans de conflit derrière eux, il est prévu que les négociations – si elles ne s’effondrent pas, comme cela a été le cas à plusieurs reprises l’année dernière – pourraient durer plusieurs mois.

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